• Parlons de la phase d'abolition finale du tabac

    Au commencement, les cigarettes n'existaient pas.

    Lorsque Christophe Colomb est arrivé au Nouveau Monde, le tabac existait déjà mais pas encore sous forme de Marlboros.

    Ce n'est qu'à partir du vingtième siècle que les cigarettes sont devenues populaires. Aucun organisme de réglementation n'existait à l'époque et, de fait, leur usage est encore légale aujourd'hui.

    Durant cette période relativement courte, les cigarettes ont provoqué une épidémie de maladies totalement évitables.

    Pourquoi continuons-nous à tolérer l'existence des fabricants de produits du tabac ? La société tolère-t-elle l'existence de produits causant la mort de 60% de ses utilisateurs ?

    Selon le CDC (Centre de contrôle et de prévention des maladies), les cigarettes sont responsables de la mort annuelle de 450 000 personnes aux États-Unis. Ce nombre équivaut à trois Boeing 747 remplis de passagers s'écrasant tous les jours de l'année.

    Si trois 747 s'écrasaient le même jour, les gouvernements ne cloueraient-ils pas la flotte entière au sol jusqu'à la pleine résolution du problème ?

    Dès lors, pourquoi parlons-nous encore d'une réduction, plutôt que d'une élimination complète de l'usage du tabac ? Il est temps de songer à implémenter la phase finale de cette démarche.

    La planification d'une telle phase entrainerait une abolition totale ou quasi totale du tabagisme en une période relativement courte tout en imposant une dénormalisation de la consommation du tabac.

    Si un tel plan était mis en œuvre, le taux de mortalité associé au tabagisme serait rapidement réduit à zéro ou un chiffre approchant zéro.

    L'implémentation agressive d'une telle stratégie est largement justifiée puisque l'approche douce consistant à réduire la consommation est systématiquement retardée par l'industrie du tabac. Depuis longtemps, cette dernière a bien compris comment différer, neutraliser, bloquer, défier et révoquer pratiquement toutes les tentatives de contrôle normatif du tabagisme.

    En Nouvelle Zélande, un projet d'abolition totale de la consommation du tabac d'ici 2025 a été approuvé.

    Conformément à l'hypothèse selon laquelle la société est moralement et déontologiquement responsable de la protection des enfants contre les dangers connus, le projet Néo Zélandais est constitué des points suivants :

    •  Une augmentation des taxes sur les produits du tabac
    • Une réduction suivie d'une interdiction des importations des produits du tabac
    • Une interdiction du parrainage déguisé
    • Une prohibition des étalages et des distributeurs automatiques
    • Achalander les fournisseurs de tabac en produits de substitution
    • Restreindre les importations exemptées de droits de douane
    • Exiger des emballages simples
    • Utiliser les fonds provenant de l'industrie du tabac pour financer les traitements médicaux des maladies liées à la consommation du tabac
    • Élargir la disponibilité des traitements anti-tabac

    De nombreux pays se contentent de promouvoir une simple réduction de la consommation des produits du tabac.

    À Singapour, les dirigeants examinent un projet de loi visant à interdire l'achat ou la possession de produits du tabac aux personnes nées après le premier janvier 2000.

    En Islande, le gouvernement étudie la possibilité de fournir des cigarettes aux fumeurs seulement sur ordonnance.

    En Angleterre, les produits du tabac seront stockés hors de la vue du public à partir de 2012.

    Tous ces efforts vont évidemment dans la bonne direction. Cependant, si la Nouvelle Zélande est en mesure de mettre en œuvre un plan d'abolition totale, d'autres nations insulaires (pour lesquelles un contrôle des importations est facilité) telles que Singapour, l'Islande, L'Irlande, l'Australie et l'Écosse sont probablement capables d'en faire autant.

    Certaines personnes pourront penser qu'un plan d'abolition totale est extrême. Mais si  nous ne commençons pas à débattre de cette possibilité, nous n'atteindrons jamais nos objectifs.

    La responsabilité nous incombe de protéger les enfants du monde entier contre le carnage des maladies totalement évitables associées au tabagisme.

    Dr. Richard D. Hurt, chercheur en chef à Global Bridges, professeur de médecine au Collège de médicine, Mayo Clinic, directeur et fondateur du centre de dépendance à la nicotine de la clinique Mayo.


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